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Jérémy Bunel 6ème Dan

Bonjour à tous,

Ca y est, une nouvelle page se tourne dans ma vie de karatéka mais pas d’inquiétude, c’est loin d’être la dernière. A l’issue de 35 années de pratique, je viens d’être reçu ce vendredi 01 juillet 2022 à l’examen du 6ème Dan de karaté, à Paris devant un jury constitué des pionniers du karaté français : Serges Chouraqui (9ème Dan), Ryotzo Tsukada (8ème Dan) et Christian Clause (8ème Dan).

Le 6ème dan dans la vie d’un pratiquant est un tournant, non pas parce que l’on change la couleur de la ceinture mais parce que c’est un peu comme une consécration. c’est un moment important ou l’on fait un point sur sa pratique en jonglant à la fois avec ce que l’on a appris de nos professeurs et ce que l’on est capable de créer en fonction de notre ressenti. C’est ce qui est demandé lors de cet examen, un karaté et une vision personnelle de notre art qui est d’une richesse immense.

J’ai toujours donné le maximum pour cette passion, car le karaté est pour moi un équilibre vital. Il m’a fallu 4 mois de recherche et de travail pour préparer ce grade mais c’est surtout un travail continu depuis plus de 20 ans à m’entraîner chaque vendredi, qui m’a permis de m’épanouir dans ma pratique et de présenter ce grade sereinement.

J’utilise le mot travail mais ce n’en est pas vraiment un, car chaque moment sur un tatami est un vrai bonheur. Le karaté m’a « changé » la vie faisant d’un enfant timide et timoré quelqu’un qui a appris à avoir confiance en lui. Le karaté m’a ensuite « sauvé » la vie, lors de la perte de Clément car même si je n’ai pas vraiment la réponse aujourd’hui, je reste persuadé que sans cet art, je n’aurais peut être pas eu la force de revenir avec vous, ou de revenir tout court. Cette discipline m’offre encore beaucoup de choses à apprendre sur moi même et je compte bien m’en délecter encore longtemps.

Je ne peux parler de cette réussite sans oublier les rencontres qui m’ont permis d’arriver là où j’en suis aujourd’hui. Tout d’abord mon père qui en septembre 1987 à eu l’idée de m’inscrire au CAPA karaté, mais aussi mes premiers professeurs (Denis Parisis, Jean Lubin, Jozé Cerveau) dans le cours des enfants qui on su m’accrocher, me donner mes premières sensations de réussite, et l’envie de revenir. Bruno Gibert pour m’avoir donné les clés du club en 2002 en me permettant de m’initier en tant qu’enseignant et de m’y donner goût. Mais aussi mes professeurs de la faculté Moussa Rhamani et Robert Gomis qui m’ont permis de faire mes premiers résultats en compétition au niveau national, ma compagne Aurélie qui étant aussi karatékate, accepte et comprend les sacrifices par les absences au profit du coaching en compétition, l’accompagnement en passages de grades, les stages et tout le temps que peut prendre la vie associative. Enfin, je remercie tout particulièrement Richard Bourdelas!

Richard, mon « frère du karaté », une personne extraordinaire qui m’a cassé le nez des notre première rencontre en combat. J’ai fais ta rencontre à Conches en 2002 et ca a été une révélation en trouvant mon jumeau. Les même valeurs, les même motivations, le même style d’entraînement et de pratique du karaté, le même feeling et le même instinct. Depuis 20 ans, c’est toujours un plaisir de te retrouver le vendredi soir pour transpirer ensemble (et se taper dessus un peu quand même). Tu m’a énormément appris, tu m’a permis de travailler sur moi même, soit lors de nos entrainement, ou lors de nos discussions.

Tu m’a fais l’honneur il y a 3 ans d’être ton sparring partner (uké) lors de ton 6ème Dan et je ne pouvais pas à mon tour ne pas te choisir pour le mien. Nul besoin de grande discussion pour s’accorder, les regards parlent d’eux même. Le passage de grade à été d’une telle émotion et d’une telle intensité que j’en ai oublié que j’étais évalué.  De cette osmose en est ressorti le meilleur de moi même et les félicitations du jury en retour. Merci senseï.

Pour finir je ne peux oublier tous ceux qui régulièrement s’entraînement avec moi, sans qui je ne pourrais progresser, ainsi que tous mes élèves du CAPA karaté que j’ai croisé au cours de toutes ces années d’enseignement car si d’un coté je vous apporte des choses, j’en reçois aussi énormément de votre part à travers votre fidélité et votre engagement. J’apprend beaucoup grâce à vous, à votre retour et c’est un facteur essentiel à ma progression.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de bonnes vacances et la passion continue, on ne lâche rien.